Le soutien de NELGA à l’inauguration de la Conférence des Associations Africaines des Femmes Professionnelles du Foncier (FAWLPAC)

Dar es Salaam, Tanzanie, Dans de nombreux pays africains, il existe encore un manque de dispositions adéquates permettant aux femmes de détenir des droits fonciers indépendamment de leurs maris ou de leurs proches masculins. Le droit statutaire ne prévoit souvent pas de droits indépendants pour les femmes et, lorsque de telles législations existent, les mécanismes pour les appliquer font souvent défaut. Dans les sociétés traditionnelles ou « coutumières », l’accès direct des femmes à la terre par l’achat ou l’héritage est souvent limité, bien qu’elles puissent disposer de droits de gestion et d’usage plus étendus que les hommes. Étant fréquemment les principales productrices de nourriture au sein des ménages, les femmes bénéficient généralement de dispositions coutumières pour un accès indirect à la terre, en termes de droits d’usage acquis par les relations de parenté et leur statut d’épouses, de mères, de sœurs ou de filles.

Les différences de genre dans la tenure foncière devraient être reconnues si l’on souhaite atteindre des objectifs fonciers tels que l’augmentation de la productivité des terres, la fourniture de logements abordables ou la promotion d’une gestion durable des ressources. Il est nécessaire d’élaborer des cadres de politique foncière qui traitent explicitement de l’accès inclusif des femmes à la terre. Sans une attention spécifique à l’inclusivité des genres, d’importants segments de la société risquent d’être exclus des bénéfices des régimes d’administration, de gestion et de développement fonciers. Cela est souligné par les conclusions du Sommet des Femmes qui indiquent que, dans la plupart des sociétés actuelles, il existe de grandes inégalités entre les genres en matière d’accès à la terre, au logement et aux infrastructures de base. Enfin, et ce n’est pas le moins important, l’accès équitable à la terre est une question de droits humains. Comme le déclare la Commission de la condition de la femme du Conseil économique et social des Nations Unies, « la discrimination en matière de droits fonciers constitue une violation des droits humains ».