L’histoire de la réussite de Fatima-Ezzarah – Anciens de NELGA

C’était l’occasion ultime de discuter des défis de l’Afrique et de la manière de les relever – Fatima-Ezzarah Mohtich, boursière NELGA à l’IAV

L’histoire de la réussite de Fatima-Ezzarah « C’était l’occasion rêvée de discuter des défis de l’Afrique et de la manière de les relever ». Enfant, j’aimais l’école et l’école m’aimait en retour. L’école m’a permis de m’exprimer, d’apprendre, de faire des erreurs, de réussir et de choisir ma voie vers l’excellence. J’étais réceptif à la découverte de nouvelles choses et très curieux. Mes parents me voyaient d’un bon œil. Même s’ils n’avaient qu’une éducation primaire et des ressources limitées, mes parents étaient prêts à tout pour offrir une meilleure éducation à leurs trois enfants. Mes grands-parents m’ont accordé un traitement spécial parce que j’étais leur petite-fille préférée. Mes professeurs m’ont encouragée à poursuivre mes objectifs et j’ai obtenu mon baccalauréat avec une mention en sciences mathématiques, ce qui m’a amenée à poursuivre des études d’ingénieur au prestigieux Institut agronomique et vétérinaire Hassan II de Rabat, au Maroc.


En m’inscrivant à l’année préparatoire aux études agricoles de l’institut, j’ai vécu pour la première fois loin de ma famille et j’ai fait mes premiers pas vers l’indépendance. Je voulais montrer à mon entourage qu’une femme peut faire des miracles si on lui en donne la possibilité. Je me suis classée parmi les trente premiers, ce qui m’a permis d’intégrer le programme d’études en sciences géomatiques et en génie géodésique de l’institut, qui jouit d’une excellente réputation. Ma formation était pluridisciplinaire, combinant les aspects juridiques, techniques et innovants, sans exclure les compétences en matière de communication et de gestion. Parallèlement à mes études, j’ai géré la formation et les activités culturelles de l’association marocaine des étudiants géomètres. Ce fut l’occasion de sortir de ma zone de confort et de prendre des initiatives en développant des solutions pour la communauté à travers de multiples projets liés à l’immobilier, à l’agriculture de précision et à la mobilité.


Le Réseau d’excellence sur la gouvernance foncière en Afrique, financé par la Coopération allemande au développement, m’a accordé une bourse d’excellence pour financer ma thèse de fin d’études par l’intermédiaire de l’Office allemand d’échanges universitaires (DAAD). Grâce à cette bourse, j’ai pu mener à bien mon projet de fin d’études, ce qui m’a été particulièrement utile lors de l’épidémie de COVID-19. Tout au long de cette période, j’ai acquis le matériel nécessaire au projet, je me suis rendue fréquemment sur le site d’étude, j’ai participé à différents séminaires et j’ai subvenu à mes besoins quotidiens en matière de logement et de nourriture. NELGA m’a mise en contact avec une communauté mondiale qui a amplifié ma voix et m’a assuré que je comptais et que j’avais de l’importance. Le pôle Excellence in Africa (EXAF) de l’École polytechnique fédérale de Lausanne a sélectionné le projet comme le meilleur projet de master consacré à la technologie numérique pour l’environnement urbain en Afrique. C’était la meilleure occasion de discuter des défis de l’Afrique et de la manière de les relever, d’envisager mon travail sous un angle diversifié et global, de nouer des contacts avec des professionnels et de rechercher des opportunités.


Aujourd’hui, je suis actionnaire et gérant d’une société de topographie à Tiflet, au Maroc, et doctorant à temps partiel à l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II de Rabat, au Maroc. À travers ces deux parcours professionnels, je soutiens et encadre d’autres jeunes femmes. Je leur montre qu’avec du courage et de la détermination, il n’y a pas de limite.